samedi 27 juillet 2013

Un bon profil, c’est d’abord une personne passionnée pour son métier

les profils les plus recherchés actuellement sur le marché de l’emploi 

Les profils dans les nouveaux métiers de plus en plus demandés parce que encore peu nombreux. Mais dans les métiers classiques, les personnes disposant d’expertise restent aussi très recherchés.

Selon Siham Alaoui, consultante au cabinet Convergence Conseil, le marché de l’emploi au Maroc a encore grand besoin de marketeurs, de juristes, d’ingénieurs et de financiers. Les plus demandés actuellement sont les logisticiens et les profils pointus en tourisme.

Quels sont les profils les plus recherchés actuellement sur le marché de l’emploi et pourquoi ?
Tous les bons profils sont recherchés en ce moment. Que ce soit les marketeurs, les juristes, les ingénieurs, les financiers. Tous sont demandés à partir du moment où ils ont une parfaite expertise du métier qu’ils exercent. Par contre, les plus difficiles à trouver en ce moment, selon moi, sont les logisticiens et les profils pointus en tourisme.

Quel est l’état des besoins sur le marché ?
Tout dépend du secteur d’activité. Pour les institutions financières, par exemple, on cherche plus de profils spécialisés en finance que dans les autres secteurs. Dans la grande distribution, on cible surtout les bons profils de commerciaux et de merchandisers. En secteur agroalimentaire ou cosmétique, les profils de marketeurs sont très demandés. A partir du moment où on fait bien un métier, on est forcément demandé.

Quelles sont les écoles publiques et privées qui ont la cote actuellement ?
Je fais partie de ceux qui considèrent l’individu plus que le contenu théorique d’un c.v. Honnêtement, je regarde d’abord l’expérience et j’appelle la personne pour l’évaluer sur un certain nombre d’aspects techniques et relationnels. Une fois le choix validé, je me rends compte parfois que je ne connais pas l’école. Comme quoi un profil peut être excellent mais pas forcément issu d’une école de renommée.
Pour avoir pratiqué ce métier pendant plusieurs années, je ne parlerais pas d’écoles qui ont la cote, mais plutôt de type de personnes qui ont la cote. Et, là, il s’agit généralement de personnes qui ont souvent eu une vie extra scolaire assez active. Et j’entends par là des personnes curieuses, faisant partie d’associations, participant à des concours, organisant des événements....

Dans quels domaines, à votre avis, y a-t-il le plus de manque de cadres ?
Je trouve que nous n’avons pas assez de logisticiens de haut niveau, de profils pointus en hôtellerie. Les bons commerciaux aussi sont difficiles à trouver. Cependant, je sais que plusieurs écoles sont en train de développer ces filières.

Nos bacheliers sont-ils bien orientés ?
Pas assez à mon avis. Ce que je remarque, c’est que nos bacheliers sont orientés en fonction de leurs notes et non de leurs aptitudes ou de leurs attentes. Il est reconnu, peut être pas directement mais dans notre inconscient collectif, que les premiers de la promo font des études d’ingénierie, ceux qui viennent en second lieu font médecine ou finance. Viennent ensuite les écoles de commerce ou la faculté. C’est vraiment dommage, parce que je vois dans le quotidien des personnes portant en eux des qualités intrinsèques extraordinaires qu’elles déploient rarement dans la fonction qu’elles exercent, car elles ont choisi depuis le démarrage un chemin dicté par un entourage beaucoup plus centré sur le prestige d’un titre plutôt que l’épanouissement de la personne dans sa vie professionnelle.
Plus rarement, on peut trouver des jeunes qui aiment ce qu’ils font et qui disent avoir toujours su ce qu’ils voulaient exercer comme métier. Et je peux vous dire que la différence est flagrante, tant pendant les études que par la suite sur le marché de l’emploi.

Que conseillez-vous à un nouveau bachelier pour réussir son cursus supérieur et arriver au métier qu’il souhaite exercer ?
Pour réussir, il faut d’abord avoir une passion pour quelque chose. Et se battre pour l’atteindre. Le plus important, c’est d’abord d’aimer ce qu’on fait et l’avoir choisi par conviction.

Les métiers d’avenir ?
Au risque de me répéter, au Maroc, nous allons vers les métiers des NTIC, de l’hôtellerie de la logistique. Le plus important c’est de voir son avenir dans un métier et non pas d’aller vers un métier d’avenir.

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